J'ai failli arrêter ma carrière d'auteure !

Le mois dernier, j'ai vécu ma plus grosse phase d'indécision quant à la suite de ma carrière d'auteure. Ce n'est pas la première fois que j'ai des doutes, bien sûr, et je pense que c'est assez fréquent de remettre en question son travail quand on est autoentrepreneur afin de toujours progresser. Sauf que cette fois-ci, cette phase a duré, duré, duré... et j'ai dû vraiment trouver beaucoup de force en moi pour avoir le courage de continuer ! Alors, qu'est-ce qui a bien pu être à l'origine de ce mois difficile à passer ?

Tout d'abord, ce qu'il est important de souligner, c'est que ce mois de juin a été le plus fou de toute ma carrière d'auteure. En publiant le 4ème tome de la saga des "Trois Royaumes" en début de mois, j'ai vu mes ventes littéralement s'envoler et j'ai atteint un salaire jamais égalé jusqu'à présent. De plus, j'ai eu la joie de trouver le lieu idéal juste à côté de chez moi pour les futurs ateliers d'écriture que je souhaite animer à partir de la rentrée, j'ai crée une retraite yoga-écriture avec une amie pour le printemps prochain (je vous en reparlerai) et j'ai eu la chance de faire une super séance de dédicaces à Porto dans une librairie adorable. Autre point très important : j'ai terminé l'écriture du premier tome de ma nouvelle saga qui sortira à l'automne. Ce mois a donc été un réel succès à tous les points de vue, bien au-delà de mes espérances ! Et pourtant...

Je crois que le point de départ de mes questionnements a été la baisse des notes de tous mes livres sur Amazon au moment de la sortie du tome 4 des Trois Royaumes. Je sais, c'est bête, il ne faut pas se comparer, toussa toussa, mais bon... La réalité, c'est que mes notes oscillent entre 4,4 et 4,5 sur 5, ce qui est TRÈS BIEN, mais bien en dessous de certaines auteurs de fantasy qui tournent toujours autour de 4,7 et 4,8 sur 5. J'ai fait semblant de ne pas me poser de questions, jusqu'à ce que j'admette que je me posais plein de questions, ah ah ! Qu'est-ce que je n'ai pas assez bien fait pour ne pas avoir les mêmes notes que les autres ? Est-ce que mes livres sont mal écrits ? Trop compliqués ? Trop lents ? J'ai bataillé un moment avec tout ça, et les haters qui m'ont laissé des notes 1 étoile sur mon tome 4 quelques heures après sa sortie ne m'ont pas aidée pour que je me détende à ce sujet...

Une fois que le petit moulin était enclenché, j'ai tourné ces doutes dans ma tête pendant plusieurs jours, me posant 1000 questions sur ma réelle capacité à écrire des romans. J'ai vraiment réfléchi à mon avenir, en me demandant sans cesse "À quoi bon ?". À quoi bon continuer à tout prix si c'est pour que mes romans plaisent moyennement ? À quoi bon investir des sommes folles si je n'arrive pas à me rembourser ? À quoi bon écrire 6 jours sur 7 si le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances ? Quand j'en ai parlé autour de moi, on m'a répondu que mon parcours était incroyable, que mes ventes étaient au top et qu'il n'y avait aucune raison de se plaindre puisque tous les voyants étaient au vert. Alors j'ai gardé tout ça pour moi, mais au fond, ces questions étaient toujours là, cachées quelque part. J'ai arrêté d'en parler, mais je n'ai pas arrêté de douter pour autant.

Tant bien que mal, j'ai avancé dans mes projets d'écriture du mois de juin, remontant petit à petit la pente. J'ai essayé de me détacher des notes d'Amazon pour me reconcentrer sur ce qui me faisait vibrer vraiment : écrire les histoires que j'ai en tête pour pouvoir vous les transmettre. La fin du mois est arrivée, un certain apaisement aussi, et puis, le coup de grâce est tombé. J'ai reçu, dans ma boite mail, une proposition pour un emploi que je ne pouvais décemment pas refuser.

Je ne vais pas entrer dans les détails, mais sachez que l'offre que j'ai reçue aurait été une immense bouffée d'oxygène dans mes finances. De plus, c'est dans un domaine que je connais parfaitement, dans lequel je suis très à l'aise et pour lequel je suis grandement reconnue. J'aurais enfin pu sortir de ma solitude quotidienne, retrouver un rythme régulier de travail, des contacts humains... et surtout je me serais sortie de tous les doutes qui ne cessent de me travailler !

J'ai pris le temps de réfléchir pendant deux longues journées. Qu'est-ce que je veux vraiment faire de mon avenir professionnel, au fond ? Quel est mon grand rêve ? Comment est-ce que je veux contribuer au monde ? Comment est-ce que je veux grandir en tant que personne ? Je peux vous dire que le choix a été difficile, à la hauteur des avantages et des inconvénients que je voyais des deux côtés. Le plus dur, ça a été la question de l'argent. Est-ce que je pouvais refuser un excellent salaire pour poursuivre avec l'incertitude hasardeuse des fins de mois de mon métier d'auteure ?

Après un week-end interminable, j'ai fini par me décider : NON, je ne cèderai pas à la facilité car OUI, j'ai envie de poursuivre mes projets en écriture. J'ai donc refusé l'offre d'emploi qui me tendait les bras et je suis repartie dans la solitude face à mon clavier et mes notes plus basses que les autres sur Amazon. Certains pourront dire que c'est courageux, pour ma part je pense plutôt que j'ai besoin de plus de temps pour réellement évaluer ma carrière d'auteure. Après tout, je n'en suis qu'au début... Pourquoi s'arrêter en plein chemin, alors que tous les voyants sont justement au vert ?

Ce que je retire de ce mois de juin, c'est qu'il y a encore des points que je dois guérir en moi concernant mon avenir d'auteure. Comparaison avec les autres, doutes, incertitudes, je pensais être au clair avec tout ça, mais ce n'est finalement pas complètement la réalité. Je songe sérieusement à me faire accompagner pour réussir à dépasser tous ces doutes qui ressortent dès que je suis un peu déstabilisée. Affaire à suivre !

Voilà le récit de ce mois un peu fou que je viens de vivre et qui a bien failli voir sonner le glas de ma carrière d'auteure ! J'avais envie de partager tout ça avec vous car je me dis que cela peut résonner avec vos propres histoires, si vous aussi vous passez par ces montagnes russes de l'entreprenariat, mais aussi celles de la vie en général. Pour ma part, je suis certaine d'avoir fait le bon choix, mais désormais, seul l'avenir me dira si j'avais raison de choisir la voie la plus compliquée.